Ce qui se passe au début de la campagne électorale avant les élections de la FTF n’augure pas un changement profond ni le commencement d’un «process» de réforme de notre football malade. Trois listes et toujours ces petites et lassantes histoires des coulisses et des intérêts derrière ces listes en course. Et surtout, cette intox et ce climat de suspicion. Wissem Letaïef, dont la liste représente sa région d’abord puis le football amateur, a dit qu’il se retire faute d’une pièce dans le dossier de l’un des membres de sa liste. Puis après avoir annoncé cela, il fait marche arrière et enclenche un recours contre les deux listes encore en course. Ces dernières ont, elles aussi, joué la carte des recours. Et, à ce stade, il se peut que les trois listes soient invalidées et à ce moment, pas d’élections. Mais au-delà de tous ces détails de forme, il est clair que ces élections sont précipitées avec les mêmes règles strictes qui limitent l’accès aux potentiels candidats. Et à ce propos, il y a ceux qui veulent faire leur retour en appelant à des conditions ultra souples, notamment le niveau d’instruction. Et puisque ces candidats n’ont même pas le bac, ils veulent banaliser l’accès au bureau fédéral. D’autres appellent d’abord à changer les règles électorales en revoyant les attributions et la structure de la FTF en pleine harmonie avec la nouvelle loi sur les structures sportives qui va enfin voir le jour. Car il serait insensé de passer à de nouvelles élections quelques mois plus tard. C’est un scénario probable et assez controversé. Un nouveau bureau fédéral élu qui va devoir changer les statuts et procéder à de nouvelles élections, ce sera une parodie. (certains candidats brandissent déjà la carte de la Fifa pour contrecarrer la nouvelle loi sur les structures sportives). Il est clair qu’on risque de perdre le nord avec ces élections. L’après-Wadï El Jary n’est pas si simple à gérer ni à remplir. Il vaut mieux peut-être se mettre d’accord sur une feuille de route pour désigner une autre date des élections avec de nouvelles lois.
Ce sont les clubs qui peuvent agir, et également les trois listes qui doivent être responsables et éviter une impasse qui se dessine déjà. Et même si ces élections se tiennent dans ce climat flou et ce contexte sportif tendu et embrouillé, on ne passera pas outre les problèmes et les défaillances du football tunisien. Ce serait mieux de les reporter !